Gisèle Gonon's project mixes materials from the agricultural world with artistic processes in order to preserve the mystery of what we are seeing in these extents of fields. Salt stones were used for their plastic quality - these white, pure and slightly granular blocks remin) the marble, and symbolic quality: salt preserves and prevents from rotting.
The black agricultural cover also works as an element of a double language, both prosaic and completely artistic, double interest which is more generally at the heart of of Gisèle Gonon’s work. This thick, dense, brilliant cover works as a strong plastic element in the fields when they are used to pack and protect the bundles of hay. (…)
Gisèle Gonon installed a black parallelepiped made with this cover. This strange place, made sacred by the solemnity which imposes a foreign, improper and monolithic presence, reveals inside a device close to that of the alchemist: a drip drops regularly some milk on a simple salt stone.
The stone with its pure whiteness is smoothly, slowly affected. Decomposing materiality. Nothing spectacular, just a natural process shown in an artificial way, contrasts between whites and blacks, between human order geometry and nature’s random, between the appearance and the unveiled.
Le projet de Gisèle Gonon mêle les matériaux du monde agricole aux procédés artistiques de façon à conserver le mystère de ce qui nous est donné à voir dans ces étendues de champs. Des pierres à sel on t été utilisées pour leur qualité plastique – ces blocs blancs et purs, légèrement granuleux rappellent le marbre, et symbolique : le sel conserve et empêche de pourrir. La bâche agricole noire de même fonctionne comme l’élément d’un double langage, à la fois prosaïque et pleinement artistique, double intérêt qui est au cœur du travail de Gisèle Gonon plus généralement. Cette bâche épaisse, dense, brillante constitue un élément plastique fort dans les champs lorsque celle-ci sert à emballer et protéger les ballots de foin. L’artiste a donc choisi d’utiliser ces qualités, mais au-delà d’un simple témoignage qui pourrait déjà rendre sensible à un élément de notre paysage familier, elle a décidé de la manipuler, de la sculpter. Son intervention conserve une part d’aléatoire, proche du naturel puisqu’elle utilise la flamme du chalumeau pour thermoformer cette bâche protectrice et enveloppante autour des pierres à sel. Mais en même temps elle la malmène, lui refusant ce rôle rassurant - la chaleur déforme, rétracte, troue. La pierre n’est pas protégée, elle est devinée sans être visible pour elle-même. La présence de l’objet est mystérieuse, et son dévoilement est violent.
En contrepoint de ces 8 sculptures, cubes blancs/noirs posés sur leur piédestal de métal, Gisèle Gonon a installé un parallélépipède noir fait de bâche encore une fois. Ce lieu étrange, sacralisé par la solennité qu’impose une présence étrangère, incongrue et monolithique, révèle lorsqu’on y pénètre un dispositif proche de celui d’un alchimiste : un goutte à goutte dépose régulièrement du lait sur une pierre à sel laissée vierge. La seule pierre dont la blancheur pure nous est offerte est cette fois attaquée tout en douceur, tout en lenteur. La matière se décompose. Rien de spectaculaire, juste un processus, naturel, montré de façon artificielle, juste des contrastes entre blancs et noirs, entre la géométrie de l’ordre humain et l’aléatoire de la nature, entre l’apparition et le dévoilement.
Catalog text by Pauline Faure
Published for Cycle d’Art Contemporain de Vernand, 2010